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Les risques liés aux travaux de soudure

Les travaux de soudure font partie des métiers les plus importants dans de nombreux domaines d’activité comme la Construction, le Bâtiment et les Travaux Publics, la Métallurgie, la Maintenance Industrielle, etc. Les soudeurs sont donc amenés à exercer leur travail en atelier ou sur chantier, dépendamment des secteurs professionnels de leurs employeurs.

En fonction de chaque secteur, les opérateurs peuvent être exposés à plusieurs dangers engageant leur santé et leur sécurité et qui varient en fonction des matériaux utilisés ainsi que des procédés appliqués.

Afin de prévenir ces risques, il est indispensable de mettre en place des mesures de sécurisation aussi bien collectives qu’individuelles.

Dans cet article, RMO fait le point sur les risques liés aux travaux de soudure ainsi que les moyens de prévention de ces risques.  

En quoi consistent les travaux de soudure ?

L’opération de soudage consiste à assembler deux éléments métalliques de nature similaire, afin d’en assurer la continuité. Cette opération est réalisée grâce à une énergie d'activation qui permet de porter les bords des deux pièces à souder à la température de fusion nécessaire.  

En général, les éléments nécessaires à la réalisation d’une soudure sont :

  • La source d’échauffement : elle peut prendre la forme d’un arc, d’une flamme, ou d’une pression. Actuellement, l’arc électrique est la source de chaleur la plus utilisée en travaux de soudure. Il correspond à l'espace physique entre l'extrémité de l'électrode et le métal de base. La chaleur émane donc de cet espace, en raison de la résistance liée au passage du courant et aux rayons de l'arc, et continue à augmenter jusqu’à ce qu’elle fait fondre les bords, permettant leur fusion.
  • La protection : c’est le gaz qui permet de protéger la soudure de l'air environnant lors de sa réalisation, du fait que l'oxygène présent dans l'air peut la rendre fragile et poreuse.
  • Le métal d'apport : il s’agit du métal utilisé pour lier les deux pièces à souder.

Les procédés de soudure sont très nombreux, les plus répandus sont :

  • Le soudage oxyacétylénique : c’est un procédé thermochimique qui permet d’assembler deux éléments métalliques de manière permanente. Et ce, en faisant fondre leurs bords par une flamme oxyacétylénique avec ou sans métal d’apport, qui peut être de même nature ou de nature différente que celle des pièces à souder. Le soudage par ce procédé consiste à utiliser la combustion d’un mélange d’oxygène et d’acétylène, dans la plupart des cas à l’extrémité d’un chalumeau, qui permet de créer la chaleur nécessaire à la fusion.
  • Le soudage à l’arc électrique avec électrode enrobée : c’est un procédé qui consiste à mettre en fusion des pièces métalliques grâce à un métal d’apport, qui est une baguette tenue par un porte électrode. Cette fusion nécessite une température très élevée de 3200°C, que l’on obtient en provoquant un court-circuit entre le métal de base et l’électrode. L’arc électrique se crée donc sous forme d’étincelle continue, ayant une forte puissance et dégageant à la fois une forte lumière et une chaleur élevée. La baguette fond par la suite dans le bain de fusion et forme la soudure. Le laitier qui est l’enrobage de l’électrode fond également à la chaleur de l’arc permettant ainsi la protection de la soudure contre l’oxydation.
  • Le soudage T.I.G. : TIG est un acronyme de Tungsten Inert Gas, où Tungsten (Tungstène) désigne l'électrode et Inert Gas (Gaz inerte) le type de gaz plasmagène utilisé. Ce procédé consiste à créer un arc électrique entre la pièce à souder et une électrode non fusible, avec introduction d’un métal d’apport sous forme d’une tige si besoin. L’arc de la soudure TIG se forme sous protection d’un gaz inerte ou d’un mélange de gaz comme l’argon et l’hélium, ce qui permet de faire fondre l’élément à souder sans oxydation.
  • Le soudage M.I.G / M.A.G : MIG et MAG sont respectivement des acronymes de Metal Inert Gas et Metal Active Gas. Les deux sont des procédés de soudage par arc électrique, et consistent à créer un arc entre la pièce à souder et un fil d’apport alimenté en continu. Une fois l’arc obtenu, le fil d’apport est dévidé à vitesse constante et continue dans le bain de fusion, ce qui permet d’obtenir un cordon de soudure par combinaison du métal de base et du métal d’apport. Les deux procédés sont réalisés sous protection gazeuse : inerte pour le procédé MIG et active pour le procédé MAG

Quels sont les risques liés aux travaux de soudure ?

Les travaux de soudure s’exercent dans plusieurs secteurs d’activité liés à la production, la réparation et la maintenance, ainsi que la construction. Et ce dans des types de lieux différents comme les ateliers, les chantiers voire même des espaces confinés. En fonction de cela, plusieurs risques peuvent mettre en péril la santé et la sécurité des opérateurs soudeurs, qui effectuent également des opérations de préparation et de finition des pièces soudées comme la découpe, le meulage, le formage, etc.

Ainsi, toute activité de soudage peut présenter des risques variés et importants.

Les risques chimiques liés aux fumées de soudage 

Quel que soit le procédé de soudage utilisé, les températures très élevées nécessaires à la fusion facilitent l’émission de fumées nocives. Elles sont mélangées à l’air et peuvent être inhalées par les soudeurs et les personnes travaillant à proximité.

Ces fumées sont composées, en fonction des procédés de soudage utilisés, de poussières et de gaz dont les tailles sont très petites, pouvant être inférieures au micromètre, ce qui leur permet d’atteindre facilement la région alvéolaire de l'appareil respiratoire.

Les fumées de soudage peuvent ainsi être à l’origine de nombreuses intoxications qui entraînent :

  • Des pathologies aigües : comme l’œdème pulmonaire, la fièvre des métaux, l’asthme, la pneumonie toxique, etc.
  • Des pathologies chroniques : telles que la bronchite chronique, la pneumoconiose, les atteintes du système nerveux central, les atteintes rénales, le cancer broncho-pulmonaire, etc.

Ces risques diffèrent en fonction de la composition des fumées de soudage et le débit d’émission qui dépendent à leur tour de plusieurs paramètres comme : le procédé de soudage, le diamètre du fil ou de l’électrode,  matériau des baguettes ou de l’électrode, le débit et la composition du gaz protecteur, la présence de revêtements qui peuvent contenir du zinc, du plomb, du cadmium, etc. ainsi que la présence de contaminants sur le métal de base comme la salissure, les traces de solvants, les graisses, etc.

Les risques thermiques liés à la chaleur dégagée par les procédés de soudage

Selon le procédé de soudage adopté, les soudeurs sont amenés à utiliser des flammes, des gaz sous pression, ou un courant électrique pour effectuer le soudage des pièces métalliques.

Ces sources d’échauffement produisent des arcs, des étincelles, et des projections de goulettes et de laitier, ce qui représente des risques d’incendie ou d’explosion, ainsi qu’un risque de brûlures cutanées pour les soudeurs suite au contact avec les pièces métalliques portées à haute température.

Les risques oculaires liés aux rayonnements émis

Il s’agit des atteintes oculaires qui ont pour origine :

  • Les rayonnements ultraviolets peuvent causer des atteintes de la rétine, des coups d’arc, des brûlures cutanées, etc.  ;
  • Les rayonnements infrarouges émis par le métal en fusion et qui peuvent entraîner des brûlures de la cornée et des cataractes.

Autres risques liés aux travaux de soudure

  • Des risques électriques liés aux pièces mises sous tension, au matériel défaillant, au travail dans des environnements humides ou sur des surfaces conductrices ;
  • Des chutes, glissades et trébuchements entraînées par le travail sur sol glissant ou encombré, un éclairage insuffisant, ou une dénivellation sur marches et escaliers ;
  • Des risques d’intoxication et d’asphyxie liés à l’inhalation des fumées de soudage suite à la réalisation des travaux dans des espaces confinés ;
  • Des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) dus aux manutentions manuelles, aux postures contraignantes, et à l’utilisation d’outils portatifs vibrants ;
  • Des atteintes auditives liées aux niveaux sonores très élevés du soudage MIG/ MAG, du martelage, du burinage et du meulage ;

Comment prévenir les risques liés aux travaux de soudure ?

Chaque employeur ou entreprise utilisatrice est tenu de protéger la santé et la sécurité de ses employés.

Effectuer une évaluation des risques auxquels ils sont exposés et mettre en œuvre les mesures de prévention correspondantes. Ces mesures doivent concerner l’environnement et l’organisation du travail en fonction de chaque situation, afin qu’elles soient adaptées aux procédés de soudage et aux matériaux utilisés.

Chaque démarche de prévention des risques liés aux travaux de soudage doit reposer sur :

  • le déploiement de procédés de soudage peu émissifs, afin de réduire l’émission de fumées de soudage, tout en préservant la qualité de la soudure. Cela consiste à privilégier de nouvelles technologies comme les postes synergiques ou pulsés, modifier le diamètre de l’électrode, souder sous gaz protecteur et à l’arc submergé ;
  • La mise en place de dispositifs de captage à la source des fumées de soudage, comme la torche aspirante, la table aspirante, la cabine de soudage, etc. ;
  • Dans le cas de réalisation des travaux en espaces confinés, mettre en place une ventilation mécanique en plus d’une ventilation générale ;
  • La mise en œuvre de moyens de protection collective tels que l’insonorisation des ateliers, l’installation des rideaux et écrans opaques pour protéger l’environnement de soudage contre les rayonnements ;
  • L’instauration de mesures organisationnelles comme la mécanisation de la manutention des pièces et l’utilisation de potences et de vireurs ;
  • La mise à disposition de solutions de protection individuelle lorsque les moyens de protection collective ne peuvent pas être installés ou lorsqu’ils sont insuffisants. Cela  concerne les moyens de protection respiratoire, à ventilation libre ou assistée en fonction de la durée des travaux et des polluants émis ;
  • La mise à disposition d’équipements de protection individuelle comme les casques et masques à filtre oculaire, une tenue dépourvue de plis au revers, des gants anti-chaleur avec manchettes, des chaussures de sécurité montantes, fermées et isolantes, des solutions de protection auditive ;
  • L’information des soudeurs sur les risques encourus et leur formation à la bonne utilisation des équipements de travail et des dispositifs de protection collective et individuelle.

Grâce à son expertise de plus de 30 ans dans le domaine du travail temporaire,  RMO Travail Temporaire s’engage à recruter pour vous les meilleurs soudeurs, formés et dotés du savoir-faire, des EPI et matériels nécessaires pour la réalisation des travaux dans votre atelier ou chantier, en toute sécurité et quelle que soit votre activité.

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