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Les risques liés au travail sur écran

-La transformation digitale des entreprises a conduit à ce que le travail sur ordinateur et plus généralement l'interaction avec des écrans de visualisation est devenu indispensable pour la majorité des collaborateurs.

Avec le mode de vie et de travail imposés par le contexte pandémique du COVID-19, de nombreuses entreprises ont été amenées à adopter le télétravail, ce qui a augmenté la durée d’utilisation des outils informatiques pour la réalisation du travail et la communication professionnelle entre collègues.

En effet, l’utilisation accrue et inappropriée des outils informatiques, et notamment d’ordinateurs, de tablettes et d’écrans de visualisation peut ne pas être sans conséquences sur la santé des travailleurs.

Afin de vous permettre de mieux vous informer sur ce sujet, RMO fait le point sur les risques liés au travail sur écran et vous présente quelques moyens de prévention de ces risques.

Quels sont les risques liés au travail sur écran ?

Les personnes travaillant pendant plusieurs heures sur écran, sans disposer d’un poste et d’un environnement adaptés, sont les plus menacées par la fatigue visuelle, le stress et l’apparition de Troubles Musculo-Squelettiques appelés TMS.

La fatigue visuelle :

A ce jour, aucun lien n’a été établi entre les pathologies visuelles et le travail sur écran. Cependant, réaliser une tâche durant de longues heures, sans pause, peut causer une fatigue visuelle qui se manifeste par:

  • Des modifications physiologiques comme : des rougeurs, des picotements, etc. ;
  • Une baisse des performances visuelles comme l’apparition d’éblouissements, la myopie temporaire, etc. ;
  • Une sensation de lourdeur des globes oculaires ;
  • Une sensation de vertige ;
  • Le séchage des yeux ;
  • Des maux de tête, etc.

L’intensité de ces manifestations peut varier selon plusieurs facteurs, regroupés en trois catégories comme suit :

  • Des facteurs liés au travailleur : tels que son âge, la préexistence d'un défaut de la vue, une correction visuelle (port de lunettes ou de lentilles) inappropriée, etc. ;
  • Des facteurs liés à l’installation du poste de travail : tels que l’éclairage inadapté (Très élevé ou très bas), la présence de reflets, la taille de l’écran, la distance entre les yeux et l’écran, la position de l’écran par rapport au travailleur, la mauvaise qualité de l’image, etc. ;
  • Des facteurs liés à l’entreprise: comme une durée de travail trop élevée,  l’absence de pause pour les opérateurs travaillant uniquement sur écran, etc.

Cette fatigue visuelle peut avoir des conséquences importantes sur le rendement des opérateurs, du fait qu’elle impacte négativement l’attention et la concentration lors de la réalisation du travail, ce qui augmente la probabilité d’erreurs et entraîne donc une baisse de la qualité du travail.

La sécheresse oculaire :

C’est un syndrome caractérisé par la mauvaise qualité et/ou la production insuffisante de larmes chez l’opérateur. La sécheresse des yeux peut provoquer un inconfort de la vision,  une sensation de gêne, de démangeaisons ou de brûlures, comme elle peut causer dans certains cas des irritations de la cornée et des infections oculaires.

Dans le milieu professionnel, les causes qui peuvent être à l’origine de ce syndrome peuvent être multiples:

  • L’utilisation excessive de la climatisation qui rend l’air ambiant dans l’environnement de travail plus sec ;
  • L’existence de polluants de l’air comme des résidus et des poussières dans les zones de production ;
  • L’émission d’ozone par les photocopieuses, les scanners et les imprimantes laser ;
  • Le placement mal adapté de l’écran par rapport aux yeux ; ;
  • L’insuffisance du clignement des paupières suite à l’utilisation intensive de la souris, du fait que la fixation accrue de l’écran réduit la fréquence de clignement.

Le stress et les risques psychosociaux (RPS) :

Le travail excessif sur ordinateurs, écrans d’affichage ou tablettes pendant une longue période peut être à l’origine de troubles psychosociaux et notamment de stress.

De manière générale, on parle de risques psychosociaux (RPS) dans des situations de travail marquées par un stress, combiné à des pressions internes et/ou externes relatives à:

  • L’activité réalisée ;
  • L’organisation du travail ;
  • L’environnement du travail ;
  • Les relations de travail, etc.

Dans ce cas, le stress correspond à un sentiment de déséquilibre généré par l’inadéquation entre la perception que le travailleur a du travail, tâches à réaliser et la perception qu’il a des moyens et ressources mises à sa disposition pour les accomplir.

En effet, le stress lié au travail sur écran peut être éprouvé pour des raisons diverses comme :

  • Le travail mental répétitif ;
  • L’initiation à un nouveau logiciel ;
  • La lenteur d’interactivité de l’ordinateur ;
  • Le manque ou l’absence d’autonomie lors de l’exécution du travail ;
  • Le manque d’autonomie décisionnelle ;
  • La pression psychique des dead-lines ;
  • Le contrôle continu de l’exécution du travail, etc.

Face à ces situations, le travail sur ordinateur ou écran de visualisation peut avoir un impact négatif sur la santé et l’équilibre psychiques du travailleur, ce qui peut conduire à des burn-outs ou à des phénomènes d’épuisement professionnel, à des crises d’anxiété, des dépressions, des maladies cardiovasculaires et parfois même, dans des situations extrêmes, au suicide.

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) :

Généralement les TMS touchent les tissus mous du corps, à savoir les muscles et les tendons. Les TMS générés par le travail sur écran sont plus particulièrement localisés au niveau des épaules, de la nuque, du cou, de la région lombaire, des mains, des bras, des avants bras et des poignets.

En effet, la posture statique du travailleur sur écran, qui est généralement inadaptée et qui dure plusieurs heures, est la première cause de ces TMS. On trouve également dans l’origine de ces troubles, le stress et la réalisation redondante des tâches monotones réalisées par des mouvements répétitifs des mains et particulièrement des doigts pour la frappe au clavier ou pour les clics avec la souris.

Les facteurs à l’origine des TMS sont multiples, et peuvent être regroupés ainsi :

  • Des facteurs liés au travailleur : relatifs par exemple à un défaut de vision chez l’opérateur, qui  l’oblige à adopter une posture d’extension ou de flexion du cou pour améliorer la visibilité de l’écran à travers la partie basse des lunettes, ce qui peut engendrer une fatigue musculaire et des douleurs cervicales.
  • Des facteurs liés à l’aménagement du poste de travail et/ou à l’utilisation du matériel : Ils correspondent à des défauts de disposition du matériel comme par exemple un écran d’ordinateur fixe trop haut ou trop bas lorsque l’opérateur utilise un ordinateur portable. Il peut également s’agir de documents placés entre le travailleur et le clavier ce qui rend ce dernier trop éloigné du collaborateur, sollicitant ainsi les épaules pour la frappe. Ou encore un clavier utilisé sans appui des avants bras sur le bureau engage de manière excessive les muscles des épaules. Par ailleurs, l'appui continu du poignet pendant la frappe ou l’éloignement de la souris représentent des situations à risque pour les membres supérieurs.
  • Des facteurs liés au travail réalisé: Ceux-ci concernent le comportement sédentaire des travailleurs sur écran présentant à long terme plusieurs risques pour leur santé. Ainsi, l’exécution d’une tâche monotone et répétitive peut être à l’origine de douleurs cervicales. La concentration intense, la gestion des situations stressantes, ainsi que la perception négative du travail ou de son environnement favorisent l’apparition des TMS, car le stress contribue de manière très significative à la contraction des muscles.

Comment prévenir les risques liés au travail sur écran ?

Afin de prévenir et réduire les effets du travail sur écran sur la santé du travailleur, il est nécessaire d’aménager et d’implanter les postes de travail de manière appropriée, choisir le bon matériel informatique, veiller à afficher convenablement les informations sur les écrans, mais aussi prendre en compte le contenu, l’organisation et la manière d’exécution des tâches de travail par ses salariés.

Voici donc quelques conseils à prendre en compte 

Par l'employeur:

  • Veiller à l’installation d’un environnement de travail approprié : La luminosité et l’éclairage, le niveau sonore de l’ordinateur, la température ambiante des bureaux, des sièges réglables avec accoudoirs, la disposition des périphériques doit être adaptée à la tâche confiée ;
  • Utiliser des écrans traités contre les reflets et les positionner correctement par rapport au travailleur, à la lumière naturelle et la source d’éclairage en général ;
  • Informer et former le personnel de manière continue sur les meilleures pratiques et positions à adopter, les risques encourus et les précautions à prendre comme se lever et s’étirer toutes les heures, etc.

Par le travailleur :

  • Adopter une posture adaptée pendant les heures du travail ;
  • Faire régulièrement des pauses : de 15 minutes  par exemple toutes les 2 heures ou 5 minutes toutes les heures en cas d’activité intensive ;
  • Ménager ses yeux  en laissant une distance de 50 à 70 cm entre les yeux et l’écran ;
  • Installer l’écran à une distance de 1,5 m et de manière perpendiculaire à la fenêtre afin d’éviter les reflets et les éblouissements ;
  • Faire des étirements et des exercices de façon régulière, pour le dos, les yeux, les jambes, et les poignets.

 

>> A lire également : La sécurité des salariés en espaces confinés

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