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Les risques liés au travail isolé

Dans plusieurs secteurs d’activité, les opérateurs sont amenés à effectuer des travaux dans des espaces isolés et loin de leurs collègues. En effet, l’isolement au travail multiplie les contraintes de travail et augmente la difficulté de secourir lorsqu’un accident survient. Il est nécessaire donc d’identifier les situations de travail isolé et d’évaluer les risques auxquels les salariés concernés peuvent être exposés, afin de mettre en place une démarche de prévention qui se réalise sur plusieurs niveaux d’action et qui permet d’assurer la sécurité des opérateurs travaillant dans des milieux isolés.

Qu’est ce qu’on entend donc par un travail isolé ? Quels sont les risques liés à ce type de travail ? et comment les prévenir ? RMO Travail Temporaire fait le point sur les principaux risques représentés par le travail isolé et sur les premières mesures de prévention à mettre en œuvre.

 

Qu’est-ce qu’un travail isolé ?

Le travailleur isolé est une personne qui exécute ses missions dans un milieu où elle ne peut être ni vue ni entendue directement par d’autres personnes. Le travail en situation d’isolement concerne également les espaces où les probabilités de visite sont faibles.

L’isolement peut-être choisi, subi, temporaire ou permanent. Dans tous les cas de figure, travailler seul peut entraîner des situations critiques notamment en cas d’accident, chute, malaise, etc., où le travailleur ne peut pas prévenir lui-même les secours et lorsqu’il n’y a personne pour porter assistance ou prévenir les secours.

Cette situation peut se présenter en fonction de :

  • La localisation du salarié : Il exerce son travail dans un milieu isolé ;
  • La période où le salarié effectue sa mission : Il effectue ses tâches dans un lieu non isolé mais en période décalée, en dehors des heures habituelles de travail comme la nuit ou le weekend.

En effet, certains métiers sont considérés à risque car de nombreux travailleurs se retrouvent en situation d’isolement et sont ainsi particulièrement exposés à certains dangers.

Les activités de maintenance

Dans les métiers de la maintenance, le risque peut être présent partout et il est aggravé par l’isolement du technicien qui doit intervenir. Ce risque peut être lié aux produits utilisés pour les opérations de maintenance, aux équipements et à l’environnement de travail qui peut être très variable en fonction de l’activité réalisée.

Parmi les tâches principales de ce métier on trouve la maintenance corrective, qui est généralement inopinée et liée à des pannes. Ce type de maintenance est souvent urgent, et peut s’effectuer de jour comme de nuit. Par ailleurs, lorsque le matériel ou le procédé en panne est indispensable pour la production, la pression mentale qui pèse sur le travailleur isolé est plus forte, ce qui augmente d’autant plus les risques d’accidents.

 

Les activités d’entretien et de nettoyage

Avec des horaires atypiques, les agents d’entretien et de nettoyage sont régulièrement en situation de travail isolé. Leurs missions de nettoyage commencent souvent tôt (avant l’arrivée du personnel) ou tard (après la fermeture des locaux).

De par les multiples manutentions imposées par l’activité (manipulation du mobilier, du matériel de nettoyage) les travailleurs isolés chargés de l’entretien sont souvent en danger. Les risques peuvent aller des simples blessures aux accidents graves.

Ce secteur d’activité est notamment très exposé aux risques de chutes liés à un sol encombré ou lors de l’utilisation de matériel. Un risque amplifié lorsque certaines tâches nécessitent des positions critiques lorsque l’agent est amené à faire le nettoyage des vitres ou le nettoyage en hauteur par exemple.

 

Les activités de surveillance et de sécurité

La surveillance est un secteur particulièrement exposé aux risques liés au travail isolé. À l’instar de l’agent d’entretien, l’agent de surveillance effectue ses missions en dehors des horaires d’ouverture, dans un lieu isolé et parfois sur des sites éloignés. Il peut être amené à parcourir, la nuit, de longues distances à pied.

Les contacts limités et l’isolement peuvent être source de fatigue, de stress et de décisions inadaptées face à un accident, nuisant à la sécurité de l’agent de sécurité isolé. En cas de perte de connaissance, de problème de santé, d’accident corporel, de chute, d’électrisation, d’intoxication, d’agression, l’incapacité d’appeler les secours aggrave souvent les conséquences.

 

Quels sont les risques liés au travail isolé ?

Le travail isolé n’est pas à proprement parler un risque, dans le sens où il n’y a pas d’exposition à un danger ou à un phénomène dangereux. En revanche, il peut augmenter la probabilité de survenance d’un accident, ainsi que la gravité du dommage.

Le travail isolé peut donc intrinsèquement présenter un danger, soit pour des raisons médicales ou psychologiques propres au travailleur lui-même, soit dans des contextes de violence externe.

 

Les risques médicaux

Certaines personnes présentent des pathologies entraînant des symptômes d’apparition brusque et pouvant handicaper temporairement la poursuite de la mission, la rendre dangereuse voire impossible : crises d’angoisse, d’épilepsie, cardiaques, diabétiques, vertigineuses, etc.

 

Les risques psychologiques

Les réactions à des situations d’isolement sont plus ou moins bien supportées par les travailleurs, car leur appréciation et leurs perceptions individuelles de leur isolement conditionnent largement leurs attitudes.

En effet, certaines personnes éprouvent un sentiment d’abandon, de frustration d’avoir à travailler seul (surtout lorsque l’isolement est imposé), alors que d’autres peuvent, au contraire, y trouver un épanouissement, avec de la variété dans les différentes interventions et contacts.

Les caractéristiques mentales jouent donc un rôle important, particulièrement face à une situation imprévue, où le travailleur isolé peut être confronté à l’anxiété d’avoir à décider seul, ce qui est accidentogène, du fait :

  • D’une réaction inadaptée due au stress amplifié par l’absence d’aide et de soutien de ses collègues et de sa hiérarchie ;
  • D’un manque de formation, d’expérience ou de moyens sur place pour résoudre un problème efficacement et sans danger, qui se traduit par un bricolage hasardeux, pouvant entraîner des risques électriques, mécaniques, etc.

Les risques liés à la violence externe

La violence externe (par un tiers à l’entreprise) peut prendre plusieurs formes : agressions verbales, physiques ou psychologiques contre une personne dans l’exercice de ses fonctions.

Le travail isolé contribue à favoriser ces agressions vu qu’il n’y a souvent pas de témoin et/ou de possible recours à autrui. Les secteurs professionnels qui augmentent le risque de violence externe sont très souvent ceux des travailleurs isolés comme :

  • Les services à la personne et à domicile: mauvaises relations et manque de considération de la part de la personne soignée, aidée ou de son entourage : agressions physiques ou verbales ou comportements inappropriés, etc.
  • Dans les réparations, livraisons ou démarchage commercial proche de quartiers où le risque de violence est élevé ou dans un endroit éloigné de toute fréquentation.
  • Lors de l’émission ou la réception des appels par les opérateurs des centres d’appel où la violence verbale est très fréquente.
  • Le travail des Adjoints De Sécurité (ADS) dont la nature suppose plusieurs risques de violence et notamment durant le weekend ou la nuit

Ces violences d'origine externe à l'entreprise peuvent avoir des répercussions sur la santé physique ou psychique du travailleur victime. En effet, si les agressions physiques sont bien reconnues, prises en compte et traitées, les atteintes psychiques dues aux agressions verbales par exemple ne le sont pas toujours. Or, ces manifestations peuvent être à la longue plus graves pour les employés que certaines agressions physiques, et elles peuvent provoquer de profondes altérations psychologiques, surtout sur les femmes qui ressentent plus les effets de la violence que les hommes, et qui y sont plus exposées de par leur appartenance à des métiers à domicile très féminisés comme les infirmières, les femmes de ménage, etc.

 

Comment prévenir les risques liés au travail isolé ?

La prévention des risques du travail isolé se base sur des principes généraux de gestion et des risques.

L’identification des situations à risque

  • Dresser la liste des postes ou des situations où le travailleur est isolé ;
  • Identifier les dangers qui peuvent survenir, de façon à éliminer ces risques par :
    • La suppression ou la diminution du nombre et de la durée des interventions en état d’isolement ;
    • La formation des travailleurs avant de leur confier des tâches en travail isolé ;
    • L’écartement des activités avec isolement des salariés anxieux ou dépressifs, alcooliques, ou présentant certaines pathologies cardiaques ou de tension artérielle.

La mise en place des dispositifs de surveillance

Il s’agit de mettre en œuvre, quand le risque subsiste, des dispositions visant à détecter au plus tôt la survenue d’un incident ou accident afin d’intervenir rapidement. Et ce, par une surveillance directe ou indirecte via :

  • Des dispositifs de télécommande ou de télésurveillance ;
  • L’établissement de rondes de supervision;
  • La disposition d'un suppléant à proximité immédiate.

Pour les employés en déplacement, il convient qu'une personne de l’entreprise soit informée notamment sur le lieu de l'intervention, le mode de transport, l'heure de retour prévue, etc.

 

La limitation des dommages

Il s’agit d’éviter la survenue de complications par :

  • L’organisation et la formation des équipes de secours ;
  • Le reclassement des travailleurs inaptes au travail isolé (cardiopathie, anxiété, etc.) ;
  • La formation et l’information sur la conduite à tenir en cas d’accident éviter son aggravation, les techniques de télécommunication, etc.
  • La formation à la gestion des conflits et du stress destinées au personnel souvent exposé aux risques de violence, afin d'obtenir un meilleur contrôle émotionnel en situation d'agression ;
  • La mise à disposition des moyens d’alerte : téléphone portable, dispositif d'alarme pour travailleur isolé (DATI), permanence téléphonique ;
  • La réalisation d’une surveillance régulière à distance ou par le passage périodique d’un rondier ;
  • La mise en place  d’une procédure d'accompagnement et de prise en charge (psychologique, juridique) des victimes ;

Grâce à son expertise de plus de 30 ans dans le domaine du travail temporaire,  RMO Travail Temporaire s’engage à recruter pour vous les meilleurs opérateurs, formés et dotés du savoir-faire, EPI et matériaux nécessaires pour la réalisation des travaux et interventions dans votre entreprise, en toute sécurité et quelle que soit votre activité.

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